Formation initiale Souveraineté, commandement, cohésion : retour sur l'immersion de la promotion Gisèle Halimi Après 3 mois d'enseignements communs, les élèves de l'INSP ont quitté l'Institut pour une période intense d'immersion aux côtés des forces armées et de sécurité. Cette expérience sur le terrain avait pour objectif de développer le leadership et la capacité d’adaptation des futurs cadres supérieurs de l’État, ainsi que de les sensibiliser aux grands enjeux de défense nationale. Il s’agit de la deuxième édition de cette séquence, déployée du 6 au 24 avril 2025 dans le cadre du cursus de formation initiale réformé. 23 mai 2025 Crédit image | ©Axel Dorr • Institut national du service public (INSP) Partenaires L'immersion "souveraineté, commandement, cohésion" est construite en partenariat avec le ministère des Armées, le ministère de l'Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification et le ministère de l’Intérieur. Cette séquence de formation s’inscrit dans la volonté partagée des partenaires de faire découvrir les enjeux stratégiques, le fonctionnement et le quotidien des armées aux élèves de formation initiale de l’INSP. Elle affiche un double objectif pédagogique : maîtriser les grands enjeux stratégiques et opérationnels de la souveraineté de la France développer le leadership et la capacité d’adaptation et de prise de décision Elle intervient au début du cursus de formation des élèves, après une première période d’enseignements et avant leur départ en stages. Elle se déroule dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et est articulée autour de deux phases : 1 semaine au cœur du quotidien des forces armées pour développer la cohésion, le leadership et les capacités d’adaptation 2 semaines de découverte des enjeux de souveraineté dans les différentes armes et d’immersions nocturnes Plongée dans le quotidien des forces armées : des exercices pratiques pour éprouver les conditions du terrain Durant la première semaine, les élèves ont été accueillis sur le camp de Canjuers, dans le Var, où ils ont été divisés en quatre sections et placés dans des conditions proches de celles que connaissent les militaires en opération. Pendant quatre jours intenses, les élèves ont troqué les cours et ateliers à l’INSP pour les terrains d’entraînement, dans le cadre de la préparation d'un raid pédagogique exigeant et formateur. Durant cette phase d'instruction, ils ont participé à plusieurs activités collectives : Initiation au parcours d’obstacles et au parcours d’audace Transmissions, procédés tactiques, instruction au tir Sauvetage au combat et premiers réflexes en situation dégradée Crédit vidéo | Axel Dorr • Emma Donnart • INSP Transcription Fermer la transcription #ArméesINSP | Parcours d'obstacles en équipe | Épisode 1 Allan Armougum revient sur l'exercice de parcours d'obstacles en équipe : « On a fait le parcours d'obstacles ce matin. On était classés par section. Et l'idée, c'était de le faire ensemble, sachant qu'il y a deux jours on l'a fait individuellement. L'objectif ici, c'est de porter des objets de différentes formes, de différents poids. On a eu très peu de temps pour s'organiser. L'objectif était de trouver un chef pour leader. Sachant que moi je m'étais blessé la veille, je me suis proposé en tant qu'organisateur, sachant que je pouvais avoir une vision sur toute l'équipe. Et c'est comme ça qu'on a essayé ensemble de monter une stratégie rapidement, en moins d'une minute. L'objectif était de créer ensemble, durant tout le trajet, la stratégie qui s'est faite au fil de l'eau. Sans l'écoute, on ne peut pas y arriver. La communication entre les différentes personnes, tenir compte aussi des sensibilités de chacun et chacune. Et bien sûr, le management dans tout ça parce que l'objectif, c'était aussi que tout le monde s'accorde sur une seule et même stratégie. On a fait un temps de moins de 20 minutes. Et l'objectif, c'était justement de faire ça. On a eu une simple pénalité, ce qui fait qu'on est en tout cas fiers de nous, sachant qu'on a beaucoup de blessés. Et voilà, en tout cas, c'est le collectif qui a payé aujourd'hui. » Crédit images | ©Axel Dorr • Institut national du service public (INSP) Avant de partir en mission "raid", la promotion a bénéficié d’un briefing opérationnel, couplé à une présentation de la Méthode d’élaboration d’une décision opérationnelle tactique (Medot). L’objectif : apprendre à analyser une situation complexe et à prendre des décisions en environnement incertain.Répartis en quatre sections, les élèves ont ensuite planifié leurs opérations à l’aide de "caisses à sable" – représentations physiques du terrain – affiné leur coordination, anticipé les manœuvres et confronté leurs choix tactiques. Une mise en situation concrète qui favorise l’intelligence collective et le sens des responsabilités. Crédit vidéo | Axel Dorr • Emma Donnart • INSP Transcription Fermer la transcription #ArméesINSP | Mise en situation sur le terrain : préparation de la mission « raid » | Épisode 2 Candice Batellier revient sur la préparation du "raid", une simulation de mission de reconquête menée sur le camp militaire de Canjuers : « Donc la mission générale, c'est que nous sommes membres du CRAC, un réseau de résistance qui doit défendre son territoire. La population étant favorable au CRAC, c'est un atout assez conséquent pour l'avancée sur le terrain. On se bat contre les forces Tiliennes qui revendiquent la possession du territoire. C'est une mission qui vise à défendre la souveraineté du territoire, ce qui donne un sens assez fort à cette mission. La mission de ce jour pour la section 1, c'est de partir en éclaireur, d'ouvrir le terrain. Et notre mission c'est de sécuriser un carrefour et deux petit monts le Crop du loup, pour que la section 2 et ensuite toutes les autres sections puissent passer derrière sans être attaquées par l'ennemi qui viendrait du nord. Le rôle du chef de section, c'est de comprendre la mission qui est attribuée à la section et de coordonner, cette mission avec celle des autres sections. Premièrement, on a simplement lu la carte pour essayer de tracer l'itinéraire complet avec chaque point de difficulté à anticiper, identifier les zones amies et les zones ennemies. Zones qui vont déterminer la façon dont on va avancer dans le terrain. Le rôle du chef de section c'est avec les deux chefs de groupe de décliner cette contrainte qui est le terrain en modalités opérationnelles. On a décliné le briefing en prenant la carte et en la répliquant sur terrain naturel, en prenant des éléments pour représenter les éléments difficiles. Le colonel nous a exposé une méthode propre à l'armée pour prendre une décision et pour décliner une chaîne de décision qui s'appelle la “Medot”. C'était assez impressionnant de voir à quel point c'était hiérarchisé et comme chaque échelon a un rôle très spécifique. Et à chaque échelon, il doit y avoir une décision qui est prise. Et c'est ça qui permet ensuite d'appliquer la décision première sur le terrain. Ça permet une efficacité en toute circonstance et à la fois une simplicité et une efficacité qui est assez impressionnante, en tant que civils. Ce que je découvre dans le rôle de cheffe de section, c'est vraiment la capacité à s'extraire un tout petit peu de l'opérationnel parce que c'est pas forcément là où on a la plus grande valeur ajoutée, mais c'est vraiment dans la coordination que chacun soit bien sûr de son rôle et que plus personne n'ait de question pendante et que ensuite, une fois les pièces du puzzle assemblées, tout se forme de façon très fluide. Le parallèle, je pense que c'est apprendre à trouver sa place sans s'extraire totalement du quotidien du groupe. » Crédit images | ©Axel Dorr • Institut national du service public (INSP) Le raid a mis en scène une opération de reconquête territoriale, fondée sur un scénario fictif détaillé par le lieutenant-colonel Philippe-Manuel Aubertin, chef du bureau opérations-instruction du 1er régiment de chasseurs d'Afrique. Déposés en plein cœur du camp de Canjuers, les élèves devaient rallier un point d'arrivée par leurs propres moyens, en déployant la stratégie collective élaborée durant la matinée, section par section. L'exercice de marche tactique, émaillé de quelques surprises, s'est prolongé jusque dans la soirée. Après une nuit de bivouac, les sections reparties dès l'aube ont été confrontées à de nouvelles embuscades ennemies, avant de conclure la sécurisation de la zone. Cet exercice a permis de mobiliser les compétences acquises pendant la première semaine d'immersion, notamment en matière de cartographie ou de chaîne de commandement, tout en renforçant la capacité d’adaptation de chacune et chacun et en favorisant la cohésion au sein de la promotion. Intense, cette première phase d'immersion, à la croisée de la formation civique et militaire, a contribué à forger l’esprit de décision, de cohésion et d’engagement attendu des futurs serviteurs de l’État. « Nous leur montrons des savoir-faire communs aux trois armées et à la gendarmerie, avec un encadrement représentatif. Ces personnes vont travailler avec des militaires à un moment ou à un autre au cours de leur carrière. Ce premier contact leur donne quelques clés pour être opérationnels le jour où cela arrivera. [...] Nous avons un point commun : nous servons notre pays, mais de manière différente. » Général Erick Landes | État-major de la zone défense et sécurité Sud Des visites et rencontres pour cerner les grands enjeux stratégiques : deux semaines de découverte des enjeux de souveraineté La seconde partie de l’immersion visait à faire découvrir l’organisation et le fonctionnement des armées, de la sécurité intérieure ainsi que de la sécurité civile. Reposant sur un partage des valeurs militaires, ce module permet aux élèves de mieux appréhender les enjeux de l’extension de la conflictualité à tous les milieux, du retour de l’affrontement entre États et de la guerre de haute intensité. Le module est précédé par un enseignement dédié à la sécurité, la défense et le renseignement. Du 12 avril au 24 avril, les élèves ont découvert les enjeux de souveraineté au sein des armées au travers de visites de différentes unités ainsi que d’immersions nocturnes. Armée de Terre • Présentation des moyens de l’armée de Terre : démonstration de tirs interarmes et d’artillerie, visite du centre de formation et de perception Scorpion• Visite du 54e régiment d’artillerie située à Hyères, spécialisé dans le combat anti-aérien Marine nationale • Visite de la base navale de Toulon – qui regroupe 70% de la flotte française, d’un sous-marin nucléaire d’attaque et d’un bâtiment de surface• Visite du centre d’expertise et d’essais de la Direction générale de l’armement "Techniques navales", spécialiste des systèmes navals, sous-marins et bâtiments de surface• Visites de la Force d’action navale, du porte-hélicoptères amphibie Dixmude, de la Force océanique stratégique, de l'Aviation navale (Alavia), et de l'École de navigation sous-marine et des bâtiments à propulsion nucléaire• Visite de la base aéronavale de Hyères, pivot des opérations aéromaritimes de la région et point d'appui pour les dispositifs interarmées• Présentation du bataillon de marins-pompiers de Marseille• Allocution du commandant en chef pour la Méditerranée Gendarmerie nationale • Présentation des missions, matériels et capacités, démonstrations et ateliers dynamiques : techniques de maintien de l’ordre, usage des drones et des techniques d’interpellation, moyens d’interventions et gestion de scènes de crimes Sécurité civile • Visite du 7e régiment d’instruction et d’intervention de la sécurité civile (7e RIISC) à Brignoles Armée de l'Air et de l'Espace • Visite de la base aérienne 125 d’Istres, plus grande base de l'armée de l'Air française• Visite de la base aérienne 115 d’Orange État-major des armées • Allocution de l’officier général de zone de défense Sud• Conférences thématiques "jeunesse" et "réserves" Autres organismes du ministère des Armées • Présentation de l'hôpital d’instruction des armées (HIA) Laveran• Service du commissariat des Armées (SCA) Crédits images | ©BMPM • Cecmed • HIA Laveran La cérémonie de clôture de l'immersion "souveraineté, commandement, cohésion" s'est déroulée le 24 avril au Fort Ganteaume, à Marseille, en présence de Thierry Laval, gouverneur militaire de Marseille et de Maryvonne Le Brignonen, directrice de l'INSP. Crédit images | ©Gouverneur militaire de Marseille Une expérience immersive riche d'enseignements À l’issue de cette immersion, les élèves auront acquis une approche globale des enjeux de défense contemporains. Les mutations actuelles du contexte international ont contraint les armées à repenser le continuum « paix - crise - guerre » en triptyque « compétition - contestation - affrontement » et impose que les dirigeants de demain comprennent et contribuent à la transformation des Armées pour « gagner la guerre avant la guerre ». « Ces trois semaines exceptionnelles ont contribué à l'ambition pédagogique de l'INSP : forger les connaissances et la maîtrise de soi des futurs cadres supérieurs et dirigeants de l’État, dans une logique d'excellence et d'exigence. À l'issue de cette séquence, les élèves rejoignent leur premier lieu de stage dans les représentations diplomatiques françaises et les organisations internationales de par le monde. » Maryvonne Le Brignonen | Directrice de l'INSP Pour aller plus loin Les élèves de la promotion Gisèle Halimi partent en immersion avec l’armée et les forces de sécurité Le dimanche 6 avril 2025, les élèves en formation initiale partent pour trois semaines en immersion ... Formation initiale Publiée le 03 avril 2025 Retour sur les trois semaines d'immersion avec l’armée et les forces de sécurité des élèves de la promotion Paul-Émile Victor Souveraineté, commandement, cohésion : du 7 au 26 avril 2024, les 89 élèves de la promotion 2024-202... 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